[Thèse soutenue] George Aboueldahab: Mettre en commun par le partage numérique des connaissances : Enjeux et potentialités pour les mouvements de l'agroécologie

Mettre en commun par le partage numérique des  connaissances : Enjeux et potentialités pour les mouvements de  l'agroécologie

• Date de démarrage : octobre 2019
• Université : Université de Montpellier
• Ecole doctorale : EDEG – Economie Gestion Montpellier
• Discipline / Spécialité : Sciences de Gestion
• Directeur de thèse : Florence Palpacuer, Université de Montpellier, MRM
• Encadrant(es) :  Florence Palpacuer, Université de Montpellier, MRM et Myriam Kessari, CIHEAM-IAMM
• Financement : #DigitAg – Université de Montpellier
• #DigitAg : Thèse cofinancée – Axes 1 & 2 – Challenges : transversal & 7

Mots-clés: Open source, transition agroécologique, petits producteurs, organisation alternative, espace hybride

Résumé : Cette thèse interroge les potentialités d'utilisation des outils numériques pour le partage de ressources et de connaissances au sein d’un mouvement agroécologique engagé dans la promotion et la protection des semences paysannes. Ce travail doctoral s’appuie sur une généalogie du concept d’agroécologie qui distingue trois dimensions : une agriculture qui se développe en symbiose avec l’écosystème environnemental, un projet de société qui s’émancipe du capitalisme, et un objet de luttes façonnées par l'organisation socio matérielle de la production agricole et la distribution sociale des richesses. Une approche néo-gramscienne est mobilisée pour caractériser la transformation hégémonique du secteur semencier, légitimée par l’incitation au progrès technique, à travers des réglementations sur la propriété intellectuelle. Cette approche, qui permet d’étudier des initiatives, mouvements et organisations contre-hégémoniques, est articulée avec une approche par les Communs, ici mobilisée comme alternative à la marchandisation des semences. Ce cadre théorique permet d’appréhender la double finalité d’un mouvement agroécologique qui est à la fois contre-hégémonique, car opposé à l’hégémonie semencière, et alternatif, car visant à promouvoir une agriculture fondée sur les Communs. En effet, considérer les semences comme des communs remet en question la vision hégémonique basée sur la propriété intellectuelle et la privatisation des semences. Les organisations engagées dans ce mouvement de mise en commun des semences développent un modèle d’agriculture et de société distinct du modèle dominant. Pour étudier les potentialités du numérique pour la gestion et le partage des connaissances au sein de ce mouvement agroécologique, une recherche-action participative a été menée sur 20 mois en 2020 et 2021 avec les organisations travaillant à la conservation, la diffusion et la protection des semences paysannes et contre leur appropriation industrielle. Les résultats attestent tout d’abord du désir de certains membres du mouvement de s’engager dans une approche basée sur les Communs, en utilisant un outil numérique pour partager des connaissances et gérer les ressources communes. La recherche-action participative a conduit, dans ce sens, à l’élaboration d’un cahier des charges détaillant les spécifications de l’outil numérique coconçu. Le projet ne sera toutefois pas avalisé par l’ensemble du mouvement, faisant prévaloir des éléments de prudence liés au contexte de la lutte contre-hégémonique dans lequel sont engagés ces acteurs de l’agroécologie. De ce point de vue, le partage numérique des connaissances au sein du mouvement peut accroitre le risque d’appropriation des ressources semencières par l’hégémonie agroindustrielle. Cette thèse contribue à la littérature néo-gramscienne en caractérisant les enjeux particuliers auxquels sont confrontés les mouvements qui sont à la fois engagés dans une lutte contre-hégémonique et porteurs d’une logique affinitaire basée sur les Communs. Elle met aussi en lumière la complexité des logiques à l’œuvre dans la mobilisation du numérique en faveur de la transformation agroécologique

Contact: florence.palpacuer [AT] umontpellier.fr - kessari [AT] iamm.fr

Composition du jury:

M. Antoine Blanc, Professeur des Universités, Université de Lille, Rapporteur
M. Olivier Germain, Professeur des Universités, Université du Québec à Montréal, Rapporteur
Mme Pascale Château-Terrisse, Maître de Conférences HDR, INP-ENSAT, Examinatrice
M. Pierre Labarthe, Directeur de recherche HDR, INRAE Occitanie-Toulouse, Examinateur
Mme Magalie Marais, Associate Professor HDR, Montpellier Business School, Examinatrice
M. Gérald Naro, Professeur des Universités, Université de Montpellier, Examinateur
M. Cyrille Pacteau, Administrateur, Graine des Montagnes, Invité
Mme Myriam-Emilie Kessari, Enseignante-Chercheure, CIHEAM-IAMM, Co-encadrante de thèse
Mme Florence Palpacuer, Professeur des Universités, Université de Montpellier, Directrice de thèse